C'est en lisant deux articles que je me suis fait cette réflexion.
D'abord, cet article de Crêpe Georgette, sur la médiatisation de Zahia et de Clara Morgane, sur leur étiquette de "pute" qui leur colle à la peau. Ensuite, cet article de Madmoizelle (mon webzine d'amour) qui relaie le buzz du jour, le fait qu'une ancienne actrice de série des années 90 soit SDF depuis 1 an.
Les réactions relevées dans le premier, et les commentaires qui accompagnent le second, montrent bien à quel point les internautes peuvent être cruels, et prompts à juger leur prochain. Dès lors qu'une personne devient un tant soit peu "publique", elle est exposée à la vindicte populaire, et ce à n'importe quel prétexte.
Comme il est facile de juger, installé confortablement chez soi devant son écran.
Comme on se sent fort, de dénigrer ainsi, de déverser son fiel sur quelqu'un qu'on ne connaît pas, mais qui a eu le malheur d'être un jour médiatisé.
Ce type de comportements se retrouve d'ailleurs sur Youtube, où la moindre gamine postant une vidéo d'elle en train de chanter / danser / faire des câlins au bocal de son poisson rouge se fait copieusement insulter (j'ai plusieurs exemples en tête, et je pense que toi aussi, de youtubeurs volontaires ou non, dont la vie réelle a été perturbée par les réactions des internautes).
Certes, on me dira qu'une personne "publique" est consciente, et consentante. Mais cela justifie-t-il les lynchages en règle dont certains font l'objet ?
J'ai l'impression que nombre d'internautes oublient que derrière cette photo de personnalité, il y a un être humain. Un homme ou une femme, qui comme nous tous a peut-être fait des erreurs dans sa vie, a peut-être fait de mauvais choix, mais qui a aussi des sentiments, des émotions.Ou bien, ils en sont conscients et prennent un malin plaisir à assouvir ainsi leurs pulsions agressives, ou à se rassurer eux-mêmes en dévalorisant les autres, surtout les autres qui sont "célèbres".
Je suis de la génération Y. J'aime et j'utilise aisément internet, outil fascinant s'il en est. Mais je trouve assez triste que cet outil finisse par flatter les plus bas instincts de l'être humain : voyeurisme, cruauté gratuite, jugement moral, envie de sang... Parfois, on se croirait revenus au temps des jeux du cirque...
Je crois que l'être humain a deux facettes. Une profondément bonne, qui est celle que je choisis de considérer en premier, pour conserver mon optimisme, et une profondément mauvaise. Et ces deux facettes ressortent dans la plupart des aspects de nos vies. Cependant, le net a cette particularité d'offrir un confort matériel, un anonymat qui permet à la seconde de s'exprimer en toute liberté.
J'ose espérer que c'est un effet de catharsis, et non une croissance exponentielle...