Mélancolie

Finalement, tu n'es jamais loin.

Toi, ma triste compagne, mon ombre, ma silhouette. Mon sombre reflet aux airs de catin, qui joue sur mes nerfs et qui serre mon coeur si fort que j'en étouffe. Ta main s'était relâchée, mais tu m'as repris en ton pouvoir avec une telle rapidité, que je me demande si tu m'as jamais quittée,

Je te hais, je voudrais ne plus jamais avoir affaire à toi. Mais je te connais si bien, et tu retrouves ta place familière si vite que je ne peux plus me débarrasser de ton emprise.

Pauvre vouivre qui ne peut trouver d'autre victime.

Pauvre de moi qui ne peux trouver d'autre bourreau.

Noire compagne aux ailes glacées, au souffle moite, au regard éteint, aux griffes acérées.

Maudite bête aux crocs de stalagmite, à la queue d'anaconda, à la force surhumaine.

Aucun remède contre ta litanie ténébreuse, aucun moyen de te faire fuir, aucune échappatoire face à ton étreinte mortelle.

Et pourtant si.

L'Ami ou l'Amour pourraient te combattre.

L'Ami pourrait, de son chant, entrer en résonance avec le soleil que je porte en mon âme, qui ferait pâlir de ses flammes joyeuses l'étoile noire de ton règne.

L'Amour pourrait, de ses bras chauds, bouclier humain, empêcher ton étreinte mortelle.

Mais ce soir. Ce soir je suis seule avec toi. Et tu ne me lâcheras pas.